Mère au foyer
J’ai toujours eu une mauvaise image des mères au foyer. Je n’avais strictement aucune idée du travail qu’elle faisait, mais pour moi, c’était vraiment un manque d’ambition dans la vie.
Parce que moi de l’ambition, j’en avais. J’ai fait des grandes études, j’allais travailler dans une boite internationale, voyager partout et le jour où j’aurais des enfants, ma carrière serait toujours aussi importante, jamais de la vie je ne pourrais être mère au foyer.
Et je le suis devenue.
Quand je suis tombé enceinte de mon premier enfant, nous avons déménagé dans une autre ville, j’ai fait une rupture conventionnelle et je me suis dit que j’allais profiter de la première année de mon premier enfant, car c’était important pour moi.
Et ça a été si difficile.
Je me suis pris une matrescence en pleine face.
J’aimais plus que tout ce petit être, mais je détestais ma condition. Je me méprisais et avais une mauvaise image de moi-même en tant que mère au foyer : ça ne me ressemblait pas, ce n’était pas moi, mais j’étais incapable de faire autre chose. Je ne pouvais pas laisser mon fils, nous étions collés H24 et en même temps, j’avais besoin d’action, de liberté, de me retrouver moi.
J’ai réussi à reprendre le travail à ses deux ans, mais pendant cette période de 0 à 2 ans, je n’ai pas chômé : entre la maison, l’éducation de mon fils et tenter de ne pas couler dans mon nouveau rôle de mère, j’ai lu des dizaines de livres, écouté des podcasts, suivie 7 formations, crée mon entreprise, mais le moral et la motivation étaient dure à trouver. La maternité m’a fait perdre toute confiance en moi, tout n’était que doute et pression et mon rôle de mère au foyer cumulé à l’isolement maternel n’ont fait que compliquer les choses. Je faisais tout pour être “occupée” parce que je ne voulais pas paraître comme la mère au foyer fainéante et sans ambition de mon esprit. Je me suis surtout mis une pression monumentale de la mère parfaite et je suis rentrée dans un engrenage destructeur.
Pourquoi destructeur ? Car plus j’en apprenais, plus j’en faisais, plus j’étais épuisée (et bien souvent dépassée), plus je culpabilisais quand j’arrêtais de faire des choses et donc perdais confiance en moi, en mes capacités et mon estime de moi en prenais un coup.
On était bien loin de l’image de la mère épanouie d’Instagram.
Aujourd’hui, je sais.
J’étais à mille lieux d’être prête pour ce qui m’attendait. Que la maternité serait la plus tumultueuse et belle aventure de ma vie. Que le travail que j’ai fait en restant à la maison comme des millions de femmes est l’un des plus difficiles que j’ai fait. Que la maternité, ça retourne, ça chamboule, autant que ça rempli de joie et de fierté.
Je sais aussi que je n’étais pas prête parce que personne ne m’y a préparé : je n’ai eu aucun soutien, aucun accompagnement ou alors j’ai dû aller le chercher moi-même.
Pour ma part, j’ai souffert dans les deux cas : être au foyer a été extrêmement difficile au niveau du manque de reconnaissance, du partage des tâches, de la charge mentale etc… mais le retour au travail a été accompagné de beaucoup de culpabilité aussi.
Il n’y a pas de “happy end” à cet article : je suis maintenant à mon compte, je gère mon planning comme je l’entends entre les enfants et mon activité, j’ai fais un gros travail sur mon image, mon estime, ma confiance et me fais accompagner par des coachs extraordinaires (poke Sabrina et Alice si vous passez par la).
Sinon, si il y a bien une chose que j’ai retenue en devenant mère au foyer c’est : waouh, mais comment on est puissante. On est tellement puissante que ça m’impressionne toujours de voir autant de puissance en une personne. Que l’on soit au foyer ou au travail, on assure tellement !
Alors mesdames, n’oubliez pas : vous êtes forte mais c’est ok aussi de ne pas l’être. Faites les choix qui VOUS font du bien car vous êtes votre priorité. Autorisez vous à craquer de temps en temps et à réfléchir à votre épanouissement car :
1- personne n’ira le chercher pour vous,
2- il est bien souvent question de choix : c’est ok de changer d’avis. On peut choisir de vouloir rester à la maison, se rendre compte que ça n’est plus ce que l’on veut et retourner au travail. Et vice versa.
Et vous alors, avez vous bien vécu le fait de devenir mère au foyer ? Ou la reprise du travail a-t-elle été une véritable épreuve pour vous ? Comment vous sentez vous épanouie ? Je vous lis en commentaire :)